Vapotage: l’enquête progresse et accuse la vitamine E

Vapotage: l’enquête progresse et accuse la vitamine E

Last Updated on novembre 24, 2019 by Joseph Gut – thasso

24 novembre 2019 – L’acétate de vitamine E, ajouté dans les recharges de cigarette électronique au cannabis vendues illégalement, pourrait bien être à l’origine des cas de maladies pulmonaires, selon les autorités sanitaires américaines et les centres de disease control (CDC). Selon le plus nouvelle announcement des CDC le 20 de novembre 2019, il y a 2290 des cas de lésion pulmonaire associée à l’utilisation de produits de cigarette électronique ou à vapotage ont été signalés aux CDC. Quarante-sept décès ont été confirmés.

Il y a peut être  une nouvelle étape dans la compréhension des maladies liées au vapotage (dis pneumopathie) car les autorités de santé américaines ont annoncé avoir très probablement percé le mystère des maladies pulmonaires qui ont touché ces victimes de papotage: une huile de vitamine E apparemment ajoutée dans des recharges au cannabis vendues sur le marché noir.

Les enquêteurs avaient déjà pointé du doigt cette huile comme responsable possible de cette épidémie, mais sont confortés dans leurs certitudes par sa découverte chez 29 patients dont les fluides pulmonaires ont été analysés par les CDC. C’est la première fois que on a détecté une substance chimique potentiellement préoccupante dans des échantillons biologiques de patients présentant ces lésions pulmonaires. “Ces analyses apportent la preuve directe que l’acétate de vitamine E est le principal responsable de lésions dans les poumons”, a assuré Anne Schuchat, directrice adjointe de CDC. Elle précise aussi qu’aucune autre toxine potentielle n’avait pour l’instant été détectée dans les analyses.

La vitamine E est normalement inoffensive. Elle est commercialisée sous forme de gélule à avaler ou d’huile à appliquer sur la peau, mais elle est nocive une fois inhalée ou chauffée. Mais, de son côté, la Food and Drug Administration (FDA), l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments a analysé 1.000 échantillons (cigarettes électroniques et liquides) pour la plupart liés à des patients hospitalisés. Premier constat : une majorité de ces échantillons contenait du tétrahydrocannabinol  (THC), l’agent psychoactif du cannabis. Et 50% de ces produits au THC avaient pour diluant de l’acétate de vitamine E en concentration élevée. Parmi les produits directement liés à des patients malades et contenant du THC, la proportion de liquides contenant de l’acétate de vitamine E grimpe à 74%.

Malgré ces résultats, la FDA reste prudente et rappelle que l’enquête ne fait que démarrer l’identification de tous les composés présents dans les échantillons liés aux cas de patients n’est qu’une pièce du puzzle et ne répondra pas nécessairement aux questions de causalité.

Ces alertes des autorités sanitaires surviennent simultanément à la publication d’une nouvelle étude portant sur 60 patients publiée dans The Lancet. Il s’agit à ce jour de la plus grande cohorte de pneumopathies liées à la cigarette électronique. Cette étude montre que les 60 patients pris en charge entre le 27 juin et le 4 octobre 2019, ont présentés des symptômes pulmonaires (difficulté à respirer, douleur thoracique, toux) dans 98% des cas mais aussi des symptômes digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales) dans 90% des cas.

Autre constat relevé par les auteurs de l’étude, médecins exerçant dans le système de santé Intermoutain Healthcare, 78% de ce patients vapotaient des produits à base de THC. Un résultat qui appuie encore la thèse des liquides frauduleux, bien que les produits spécifiquement utilisés par ces 60 patients n’aient pas été analysés dans le détail.

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Professeur de pharmacologie et de toxicologie. Expert en médecine théragenomique et personnalisé el le sécurité individualisé des médicaments. Expert dans pharmaco- et toxico-génétique. Expert en matière de sécurité humaine de médicaments, les produits chimiques, les polluants environnementaux, et des ingrédients alimentaires.