Leucémie: la FDA autorise la première thérapie génique par cellules CAR T

Last Updated on septembre 14, 2017 by Joseph Gut – thasso
14 septémbre 2017 – La première thérapie cellulaire anticancéreuse par lymphocytes T autologues génétiquement modifiés (une forme de la thérapie génique), dite thérapie par cellules CAR T (cellules T porteuses d’un récepteur chimérique), a été autorisée par l’agence du médicament américaine, la FDA. Le tisagenlecleucel-T (Kymriah, Novartis) est désormais indiqué dans les leucémies lymphoblastiques aiguës (LLA) récidivantes ou réfractaires aux traitements classiques chez les patients de 3 à 25 an.
L’article suivante sur le sujet vient de Medscape France et se presente sans modification et sans commentaire ci dessous:
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Leucémies : la révolution des lymphocytes T génétiquement modifiés devient réalité aux EU
Silver Spring, Etats-Unis/ 25/07/17 — La première thérapie anticancéreuse à base de cellules CAR T (cellules T porteuses d’un récepteur chimérique) devrait bientôt être disponible aux Etats-Unis dans les leucémies lymphoblastiques aigues (LLA) pédiatriques récidivantes ou réfractaires aux traitements classiques.
Mi juillet, le comité d’évaluation de l’agence américaine du médicament (FDA) a rendu un avis favorable à l’unanimité pour le tisagenlecleucel-T (CTL019) de Novartis [1]. La nouvelle thérapie cellulaire devrait donc être commercialisée d’ici la fin de l’année.
« Il s’agit d’une thérapie one-shot qui a la capacité de guérir », », a commenté le Pr Lee Greenberger (Directeur scientifique de la Leukemia et Lymphoma Society) pour Medscape.com.
Le premier patient à avoir été traité par le tisagenlecleucel-T à l’âge de 6 ans est en rémission de sa leucémie depuis 5 ans. Or, 5 ans est habituellement le seuil à partir duquel il est considéré que le cancer est guéri, a souligné le Pr Greenberger.
« C’est incroyablement excitant et avec un potentiel impressionnant. Mais il s’agit juste de la partie immergée de l’iceberg », a précisé l’expert.
Tisagenlecleucel et LLA : données impressionnantes de l’essai pivot (B2202)
En tout, 88 patients atteints de leucémie lymphoblastique aigue pédiatrique récidivante ou réfractaire ont été enrôlés dans l’essai pivot à l’origine de l’avis favorable de la FDA. Les participants avaient déjà reçu en moyenne trois traitements et plus de la moitié avaient déjà reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques.
Parmi eux, 68 ont pu recevoir du tisagenlecleucel.
Globalement, le taux de rémission était de 82,5 % (IC 95%: 70.9, 90.9) dans les 3 mois suivant l’administration du traitement. 79,2 % des patients étaient en vie à 12 mois et la survie globale moyenne était de 16,6 mois*.
*Cette durée moyenne de la survie globale n’est probablement pas représentative de la réalité car 84 % des patients étaient encore en vie au moment de l’analyse des données et seuls deux patients étaient considérés à risque pour les données recueillies au-delà de 16 mois.
« Nous sommes au tout début de l’histoire », a souligné le Pr Greenberger.
D’après une analyse figurant dans le dossier pour la FDA, la comparaison du tisagenlecleucel, du bilinatumomab et de la clofarabine dans 3 essais différents, montre que le tisagenlecleucel est associé à un taux de survie globale à un an de 79,2 % (essai B2202) vs 38 % avec le bilinatumomab (von Stackelberg et coll. 2016) et à 20 % avec la monothérapie de clofarabine (Jeha et coll., 2006). En parallèle, les durées de survie globale moyennes sont respectivement de 16,6 mois*, 7,5 mois et 3 mois pour les trois produits.
« Ce type de réponse dans la LLA recidivante/réfractaire est absolument remarquable », a commenté le Pr Greenberger.
Quelle tolérance ? Quelle surveillance ?
« Ces cellules survivent probablement très longtemps [dans l’organisme]…ce qui est bien puisque vous voulez tenir la leucémie à l’écart mais, si vous développez des effets secondaires, ils peuvent également durer très longtemps. En outre, comme les cellules croissent et se multiplient, les effets secondaires peuvent s’aggraver », a expliqué le Pr Greenberger.
Des travaux sont d’ailleurs en cours pour incorporer un « interrupteur génétique » qui aurait la capacité d’inactiver les cellules CAR T.
En attendant, on ne sait pas si ces cellules vont persister tout au long de la vie du patient parce que les données actuellement disponibles ne portent que sur quelques année. Mais, ce qui est sur, c’est que « ces thérapies doivent faire l’objet d’une surveillance étroite », insiste l’expert.
Il semble notamment que chez certains patients les cellules CAR T s’attaquent aussi aux lymphocytes B sains. « Ce n’est pas un problème majeur, au moins pour le moment », parce que la déficience en lymphocyte B peut être corrigée en donnant des suppléments d’immunoglobulines, parfois sur le long terme.
References:
- Communiqué. Novartis CAR-T cell therapy CTL019 unanimously (10-0) recommended for approval by FDA advisory committee to treat pediatric, young adult r/r B-cell ALL. 13 juillet 2017.
- Tisagenlecleucel (CTL019) for the TREATMENT OF PEDIATRIC AND YOUNG ADULT PATIENTS WITH RELAPSED/REFRACTORY B-CELL ACUTE LYMPHOBLASTIC LEUKEMIA. FDA Advisory Committee Briefing Document Novartis 12-Jul-2017.
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