Méningiomes a cause de Luteran et de Lutényl? Une bonne question.

Méningiomes a cause de Luteran et de Lutényl? Une bonne question.

Last Updated on février 8, 2019 by Joseph Gut – thasso

08 février 2019 – C’est grave, cette dernière announcement de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) concernant Luteran (acétate de chlormadinone) et Lutényl (acétate de nomégestrol) et leurs génériques. Il y a des cas de méningiome associé avec Luteran et Lutényl qui ont été rapporté a l’ANSM.

Luteran et Lutényl sont des dérivés de la progestérone utilisés par des femmes notamment dans la prise en charge de la ménopause, des troubles menstruels et de l’endométriose. Par contre, le méningiome est une tumeur cérébrale développée à partir de cellules des enveloppes du cerveau et de la moelle épinière appelées les méninges. Développées en dehors du système nerveux, les méningiomes sont des tumeurs bénignes dans environ 75-80 % des cas mais peuvent se présenter plus rarement sous des formes plus agressives qui ont plus tendance à récidiver ou qui peuvent menacer la vie du patient.

Pour autant ces signalements ne permettent pas de conclure, à ce stade, que les femmes qui utilisent ces médicaments présentent un risque de méningiome plus élevé que celui observé dans la population générale. C’est pourquoi une étude épidémiologique sera conduite dans les prochains mois par les épidémiologistes experts du Groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare  afin de déterminer si l’utilisation de ces deux progestifs est associée à un sur-risque de développer un méningiome. Dans l’attente des résultats, une lettre est adressée aux professionnels de santé afin, d’une part, de leur préciser les nouvelles recommandations pour l’utilisation de Lutéran, Lutenyl et de leurs génériques et, d’autre part, de les informer de la modification des documents d’informations (RCP et notice) associés à ces médicaments afin d’y faire figurer ce risque.

Recommandations à destination des professionnels de santé

  • l’utilisation d’acétate de chlormadinone ou d’acétate de nomégestrol est contre-indiquée en cas d’existence ou d’antécédent de méningiome.
  • si un méningiome est diagnostiqué chez une patiente traitée par de l’acétate de chlormadinone ou de l’acétate de nomégestrol, le traitement devra être arrêté immédiatement et définitivement, et la conduite à tenir devra être discutée avec un neurochirurgien.

Aussi, en cas de prescription d’acétate de chlormadinone ou d’acétate de nomégestrol, les professionnels de santé devront :

  • Informer les patientes de l’existence du risque de méningiome,
  • (Ré)-évaluer la balance bénéfice/risque pour chaque patiente, en tenant compte du risque de méningiome,
  • Vérifier auprès des patientes l’absence d’antécédent de méningiome ou de méningiome en évolution connu,
  • Prescrire dans le respect des indications autorisées par l’AMM,
  • Prescrire aux doses les plus faibles possibles et sur une durée la plus courte possible.

Voir une documentation sur l’operation d’un méningiome:

 

Professeur de pharmacologie et de toxicologie. Expert en médecine théragenomique et personnalisé el le sécurité individualisé des médicaments. Expert dans pharmaco- et toxico-génétique. Expert en matière de sécurité humaine de médicaments, les produits chimiques, les polluants environnementaux, et des ingrédients alimentaires.