Chlordécone: classé comme cancérogène possible pour l’homme depuis

Chlordécone: classé comme cancérogène possible pour l’homme depuis

Last Updated on février 7, 2019 by Joseph Gut – thasso

7 février 2019 – Carton rouge pour M. le président Emmanuel Macron dans le discours concernant le chlordécone, un pesticide ultra-toxique. Le chlordécone a été utilisé dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique jusqu’en 1993 pour lutter contre le charançon noir du bananier.

Dès 1979, l’Organisation mondiale de la santé (l’OMS) a classé le chlordécone comme cancérogène possible pour l’homme. On constate que le taux de cancer de la prostate dans la population antillaise est 7 fois supérieur à la moyenne mondiale, soit 227 nouveaux cas pour 100’000 habitants, quelque sort du record mondial de la discipline!

Ces données épidémiologiques sont issues de l’étude réalisée par les Pr Blanchet, chef de service d’urologie du CHU de Pointe-à-Pitre et l’équipe INSERM de Luc Multigner et ont été publiées dans la très sérieuse revue Journal of Clinical Oncology en 2010. Il y est clairement établi une association positive et significative entre une exposition au chlordécone et la survenue d’un cancer de la prostate.

Les preuves scientifiques sont assez solides. Néanmoins, Monsieur le Président Emmanuel Macron a affirmé vendredi 1er février 2019 que le chlordécone n’était pas une substance cancérigène.  Monsieur le Président trouves “qu’il ne faut pas dire que c’est cancérigène. Il est établi que le chlordécone n’est pas bon, il y a des prévalences qui ont été reconnues scientifiquement, mais il ne faut pas aller jusqu’à dire que c’est cancérigène parce qu’on dit quelque chose qui n’est pas vrai et qu’on alimente les peurs”.

Ces déclarations sont au moins très regrettables et scientifiquement fausses car les donnés épidémiologiques montre bien l’association du chlordécone et le cancer de la prostate. Donc, ces propos ont bien choqué et provoqué l’indignation des élus d’Outre-mer et des scientifiques, vue le taux de cancer de la prostate dans la population antillaise qui est 7 fois supérieur à la moyenne mondiale.

Par conséquence, M. le président devrait faire mieux ce pour quoi il a été élue. Les évaluations des risques et l’interprétation des données scientifiques devraient être laissées aux professionnels.

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Professeur de pharmacologie et de toxicologie. Expert en médecine théragenomique et personnalisé el le sécurité individualisé des médicaments. Expert dans pharmaco- et toxico-génétique. Expert en matière de sécurité humaine de médicaments, les produits chimiques, les polluants environnementaux, et des ingrédients alimentaires.