Score prédictif: la génétique derrière la résistance aux médicaments anticancéreux

Score prédictif: la génétique derrière la résistance aux médicaments anticancéreux

Last Updated on décembre 17, 2024 by Joseph Gut – thasso

16 décembre 2024 –  Quatre-vingt-sept ans après le lancement du National Cancer Act aux États-Unis dans le but d’une lutte nationale contre le cancer, Malgré des progrès significatifs, le traitement du cancer est souvent insuffisant : 50 à 80 % des patients ne répondent pas au traitement et plus de 600 000 décès par cancer sont enregistrés chaque année aux États-Unis. L’un des plus gros problèmes dans la lutte contre le cancer est sa tendance à développer une résistance aux médicaments anticancéreux sous traitement.

Des recherches génétiques très récentes devraient aider à surmonter ces problèmes grâce à un score prédictif de 36 gènes de résistance aux médicaments anticancéreux qui anticipe et/ou prédit les résultats des thérapies contre le cancer. L’objectif est que les cliniciens puissent prédire le succès des traitements personnalisés contre le cancer, en s’assurant que chaque patient reçoive les soins les plus efficaces.

Le défi pour les chercheurs était la nature diverse de la maladie. Il existe des centaines de types de cancer différents, caractérisés par le type spécifique de cellule dont ils proviennent. Même les patients atteints du même type de cancer nécessitent des traitements personnalisés en raison de facteurs uniques comme la prédisposition génétique, le mode de vie et la réponse immunitaire, c’est-à-dire les nombreux facteurs de confusion en plus de la génétique. Ils ont développé un flux de travail pour identifier les gènes dont l’expression est positivement corrélée à la résistance aux médicaments anticancéreux dans les lignées cellulaires cancéreuses afin de s’attaquer aux résultats thérapeutiques allant de la rémission complète à la résistance au traitement, qui sont en grande partie imprévisibles à ce jour.

Pour faire face à cette complexité, une équipe de recherche de l’Université d’Alabama à Birmingham a récemment publié son étude qui cherchait à identifier génétiquement des modèles au sein de ce caractère apparemment aléatoire. Ils ont exploité des bases de données de cellules cancéreuses établies, notamment la Genomics of Drug Sensitivity in Cancer (GDSC), le Cancer Therapeutics Response Portal (CTRP) et le Catalogue of Somatic Mutations in Cancers (COSMIC) afin de déterminer si les niveaux d’expression des gènes sont corrélés à la réponse aux médicaments dans diverses lignées cellulaires cancéreuses. GDSC et CTRP

fournissent des informations sur la sensibilité des différentes lignées cellulaires à divers médicaments anticancéreux, tandis que COSMIC répertorie leur expression génétique. Les chercheurs ont étudié 777 lignées cellulaires cancéreuses présentes dans les deux bases de données et ont trouvé 36 gènes liés à la résistance aux médicaments anticancéreux.

En fait, l’un de ces gènes, FAM129B, s’est avéré particulièrement important dans la résistance aux médicaments des cellules cancéreuses. Cette découverte s’aligne sur des études expérimentales antérieures sur FAM129B, validant l’efficacité de l’approche analytique employée dans cette étude dite UAB. Le groupe de recherche a développé un score combiné, appelé UAB36, en utilisant les 36 gènes les plus liés à la résistance aux médicaments. Ils ont découvert que le score polygénique UAB36 montrait une corrélation supérieure avec la résistance relative à divers médicaments anticancéreux par rapport aux scores polygéniques existants. Les chercheurs ont appliqué UAB36 pour prédire l’expression des gènes liés à la résistance du cancer du sein au tamoxifène, un médicament largement utilisé pour le traitement du cancer du sein. UAB36 a systématiquement montré une efficacité supérieure par rapport à une approche à gène unique. UAB36 a également surpassé les signatures génétiques établies comme ENDORSE et PAM50 dans sa corrélation avec la résistance au tamoxifène dans les cellules cancéreuses du sein.

L’étude est passée des études sur les lignées cellulaires à l’application en tant qu’outil pronostique lorsque les chercheurs ont utilisé le score UAB36 pour prédire l’évolution des patients dans trois cohortes différentes de patientes atteintes d’un cancer du sein traitées au tamoxifène. Ils ont constaté que les patientes ayant des scores UAB36 élevés présentaient une survie plus faible indépendamment de l’âge de la patiente et du stade de la tumeur, ce qui est cohérent avec l’attente selon laquelle ce score prédit une résistance plus élevée au tamoxifène. Les tumeurs ayant un UAB36 élevé ont montré un enrichissement des ensembles de gènes associés à une résistance multiple aux médicaments. Cela établit l’UAB36 comme un biomarqueur prometteur pour prédire la résistance aux médicaments anticancéreux et une faible survie.

L’UAB36 a le potentiel d’être un outil de médecine personnalisée et théragénomique, aidant à identifier les patients présentant un risque plus élevé de résistance au tamoxifène et de faible survie, suggérant que ces patients bénéficieront de stratégies de traitement alternatives. L’étude fournit une carte pour aider les médecins à choisir le meilleur traitement contre le cancer et à prédire les résultats pour chaque patient, bien que cela doive être validé par un essai clinique prospectif.

Voir ici une séquence sur la résistance aux médicaments anticancéreux:

Avertissement: les images et/ou vidéos (le cas échéant) de ce blog peuvent être protégées par des droits d’auteur.

Professeur de pharmacologie et de toxicologie. Expert en médecine théragenomique et personnalisé el le sécurité individualisé des médicaments. Expert dans pharmaco- et toxico-génétique. Expert en matière de sécurité humaine de médicaments, les produits chimiques, les polluants environnementaux, et des ingrédients alimentaires.

Laisser un commentaire

Optional: Social Subscribe/Login

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.