Aussi en France: addiction sur ordonnance par des medicaments opioïdes
Last Updated on février 25, 2019 by Joseph Gut – thasso
24 février 2019 – Très efficaces pour soulager la douleur mais extrêmement addictifs, les opioïdes ont inondé le marché Américain. Ils sont à l’origine d’une terrible crise sanitaire, avec 72 000 morts d’overdose pour la seule année 2017. Aussi en France, 12 millions de personnes prennent des médicaments opioïdes. Pour ces patients en souffrance, comme pour leurs médecins, c’est difficile de parler d’addiction. Un tabou qui retarde souvent la prise en charge des victimes. Car les opioïdes tuent aussi en France: ils sont devenus la première cause de mort par overdose. Il y en as trois décès par jour, un millier chaque année. Il y a désormais plus d’overdoses chez les patients souffrant de douleurs chroniques que chez les toxicomanes.
Aux Etats-Unis, on peut trouver un couple de personnes âgées inanimées sur un banc en pleine rue, une petite fille en pleurs devant sa maman qui a perdu conscience dans les rayons d’un supermarché, Ca fait un type de vidéos chocs semble-t-il de plus en plus nombreuses. Des gens apparemment ordinaires font des overdoses. En cause, leur addiction aux médicaments antidouleur. Tout commence souvent par un mal de dos, une douleur chronique ou des rhumatismes. Donc leur médecin prescrit des opioïdes, très efficaces pour soulager la douleur mais extrêmement addictifs. En effet, des patients racontent comment, à partir de douleurs dans le dos ou d’un cancer, ils ont sombré dans la dépendance, des années de brouillard et de dépression, passant parfois près de la mort.
Une patiente française constates que “elle n’était plus elle-même” dans la période ou elle était accro aux opioïdes. Elle vit entourée de son mari et de leurs quatre enfants, ne boit pas, ne fume pas. En 2011, on lui diagnostique un cancer du côlon, puis du poumon. Elle a enduré chimiothérapie, radiothérapie, et des opérations, et elle survit au prix de douleurs permanentes. Son médecin lui prescrit alors du fentanyl, sans lui dire que ce médicament est un opioïde, environ 50 fois plus puissant que l’héroïne. Elle a pris une bonne vingtaine de comprimés par jour. Elle n’avait plus de douleurs, du coup elle n’avait plus non plus beaucoup de pensées, elle n’était plus elle-même”.
Maintenant, elle suit un traitement de substitution, pas sans des crises de manque. À court de comprimés, elle s’est un jour retrouvée à mâcher des patches de fentanyl au lieu de se les coller sur le bras. Elle le sait : son histoire aurait pu être plus dramatique encore. Elle n’est pas encore totalement débarrassée de l’addiction. Elle est sous Suboxone, un traitement de substitution à base de buprénorphine prescrit aux héroïnomanes, depuis trois ans maintenant.
Regardez cette video sur les opioïdes et dependance: